Des chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens envisagent un mouvement de grève à l’automne
Le syndicat Le BLOC, largement majoritaire parmi ces spécialistes de plateaux techniques lourds aux dernières élections professionnelles (58 % des suffrages dans ce collège), a exprimé ce jeudi, lors d’une conférence de presse, ses plus vives inquiétudes sur deux dossiers d’actualité « dans l’impasse » : le secteur optionnel (discuté dans le cadre conventionnel) et la responsabilité civile professionnelle (RCP, qui fait l’objet d’un article dans le cadre de la proposition de loi Fourcade).
S’agissant du premier sujet, le syndicat a répété son hostilité totale à un secteur optionnel « au rabais », sur les bases du protocole d’accord de 2009. Le BLOC exige un nouveau secteur ouvert à « tous les spécialistes de bloc en secteur I, secteur II, DP et première installation » et qui soit « véritablement attractif » (le syndicat juge que le plafond de compléments d’honoraires envisagé à hauteur de 50 % de la base de remboursement est insuffisant pour attirer les médecins de secteur II). Autres facteurs de blocage, selon Le BLOC : le fait que l’Assurance-maladie « ne propose rien sur les tarifs opposables, le coût de la pratique et l’urgence » mais aussi l’« absence d’engagement clair » des représentants des complémentaires santé.
Deuxième dossier : la RCP « toujours pas réglée malgré la communication de Xavier Bertrand » et qui laisse ces spécialités dans une « insécurité juridique totale ».
Résultat des courses : les conseils d’administration des trois composantes du BLOC (chirurgiens de l’UCDF, anesthésistes de l’AAL et obstétriciens du SYNGOF) étudient les modalités d’un arrêt d’activité des spécialistes concernés fin octobre, au moment de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Si rien ne bouge, on mobilisera fort », menace le Dr Philippe Cuq, coprésident du BLOC.
Une façon de s’inviter dans la campagne présidentielle ?
› CYRILLE DUPUIS