Après le suicide d’un urgentiste, l’AMUF exige des mesures concrètes
Funeste été pour les urgentistes. Après le suicide d’un jeune interne de 28 ans, à la fin de sa garde début juillet, celui d’un infirmier urgentiste de Roubaix et le décès accidentel d’un chef des urgences à Mende, c’est un praticien hospitalier des urgences du centre hospitalier de Lannion qui a mis fin à ses jours le jeudi 28 juillet. Un acte que Patrick Pelloux, le président de l’AMUF, met en lien avec les conditions de travail et de vie des services des urgences : « Le Dr Régis Lemée était un délégué syndical très impliqué dans sa région des Côtes-d’Amor et conscient des problèmes de permanence des soins et de démographie médicale. Brillantissime, il travaillait énormément. »
L’AMUF, mais aussi la confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), qui salue de son côté « les grandes qualités et le dynamisme dans l’engagement professionnel et aussi syndical » du Dr Régis Lemée, exigent des réponses concrètes des autorités à la souffrance des professionnels de santé.
« Nous voulons que cesse le silence assourdissant des pouvoirs publics devant des drames de plus en plus fréquents. Nous exigeons que notre service public hospitalier prenne aussi soin de ses personnels soignants soumis à rude épreuve. Nous exigeons la mise en place en urgence de mesures de prévention du burn-out », demande le Dr Pierre Faraggi, président de la CPH, dans un communiqué de presse.
L’AMUF, qui a déjà rencontré le ministre de la Santé mi-juillet pour lui faire part de ses propositions, devrait être à nouveau reçu ce vendredi par le cabinet de Xavier Bertrand. « Le ministre prend toute la dimension de ce problème, qui est un tabou dans le monde médical », estime son président. Le Dr Patrick Pelloux devrait demander l’expérimentation, en Ile-de-France, de son plan en 3 chapitres (santé au travail, psychologie et social) sur les conditions de travail des professionnels des urgences. Pour lui, « la réorganisation des urgences, avec la fermeture de nombreux services, ne peut pas se faire au détriment des urgentistes ».
› C. G.
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