Chômeurs à la fin de l’année, des médecins à diplôme étranger manifestent
Devant force micros et caméras, une petite centaine de médecins à diplôme étranger ont manifesté ce mercredi aux abords du ministère de la Santé. Répondant à l’appel du Syndicat national des praticiens diplômés hors de l’Union européenne (SNPADHUE), ils étaient réunis pour dénoncer le sort fait par la législation à deux catégories d’entre eux : ceux présents dans les hôpitaux français dès avant 2004 et qui ont épuisé (ou vont épuiser à la fin de l’année) leurs chances de régularisation par le biais de l’examen de la procédure d’autorisation d’exercice (PAE) ; ceux qui sont arrivés après 2004 et qui n’ont pas pu passer (souvent parce qu’elle n’était pas ouverte dans leur spécialité) cette même PAE – mais cette fois-ci en mode « concours ».
Pour les premiers, dont on peut estimer à la louche qu’ils sont autour de 1 500 – dont quelque 500 auraient d’ores et déjà épuisé toutes leurs possibilités de régularisation –, il ne sera plus question de continuer à exercer en France après le 31 décembre (même s’ils sont de nationalité française et même s’ils y sont chirurgiens, anesthésistes ou urgentistes… depuis plusieurs années en toute légalité). Pour les seconds, c’est un peu la loterie, leur avenir dépendant des postes ouverts ou non dans leur spécialité et de leur succès au concours (3 chances seulement).
Tout comme la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) a apporté son soutien aux manifestants. Son président, le Dr Patrick Pelloux, a fait ce mercredi le déplacement pour appuyer les demandes du SNPADHUE. Il ironise : « Depuis des années le gouvernement fustige en permanence les étrangers et les sans-papiers. Paradoxe saisissant car même les médecins étrangers qui ont des diplômes et des papiers ne sont pas reconnus et valorisés. »
> K. P
lequotidiendumedecin.fr 15/06/2011