Actes « inutiles » : le sondage de la FHF fait bondir les spécialistes de la CSMF
28% des actes réalisés par les médecins seraient injustifiés et réalisés à la demande des patients. C'est la principale conclusion d'une enquête menée par la Fédération hospitalière de France. La CSMF dénonce les « affirmations erronées et répétées de la FHF ».
Cela n’a pas tardé : dévoilé mercredi, le sondage de la Fédération hospitalière de France (FHF) auprès de quelque 800 médecins hospitaliers et libéraux*, montrant que, de l’aveu même des praticiens, seuls 72 actes sur 100 sont pleinement justifiés (76 % selon les spécialistes libéraux, 68 % selon les généralistes libéraux et 74 % selon les médecins hospitaliers), fait grincer les dents au sein de la profession. Dans cette étude, les médecins interrogés évoquent principalement la pression des patients pour expliquer la proportion importante d’actes non justifiés.
Dans un communiqué publié ce jeudi, la branche spécialiste de la CSMF (UMESPE), s’élève contre les interprétations d’une telle étude et la tentation de montrer du doigt la seule médecine libérale. « Contrairement aux affirmations erronées et répétées de la FHF, les actes dits inutiles affectent aussi bien la pratique hospitalière que la médecine de ville », souligne l’UMESPE.
Plutôt qu’une polémique sur les actes inutiles ou superflus, ce syndicat insiste sur « la notion de pertinence des actes, élaborée à partir de référentiels professionnels » et met en cause le manque de transparence de l’activité... à l’hôpital. L’UMESPE dénonce ainsi « l’attitude hypocrite de la FHF qui, sous des prétextes informatiques d’un autre âge, refuse de transmettre à l’assurance-maladie le détail par praticien des actes remboursés à l’hôpital ce qui constitue ainsi une véritable boîte noire financière contrairement au secteur libéral où la transparence pour les actes et les praticiens est de mise ». La polémique continue.
› CYRILLE DUPUIS
* L’enquête a été réalisée du 27 avril au 4 mai 2012 auprès d’un échantillon national de 803 médecins (402 médecins hospitaliers, 201 spécialistes libéraux, 200 généralistes libéraux).